DUMAS Alexandre père (1802-1870).
DUMAS Alexandre père (1802-1870), écrivain et homme de théâtre. Manuscrit '' Le Fléau de Naples '' sur papier bleu (recto seul). 31 feuillets numérotés 1 à 33 avec les feuillets 16 et 17 manquants (supprimés par Dumas) et ajout contrecollé sur le feuillet 18 recouvrant une partie annulée. Reliure postérieure (bradel demi-maroquin bleu nuit à coins). '' Naples a un beau ciel, un air limpide, une mer azurés - à part son vent du nord et son vent du sud, son atmosphère est à peu près irréprochable ... mais Naples a un fléau qui gâte tout cela. Est-ce le typhus, le choléra, la peste jaune. Tout cela ne sont que des restes et j'ai dit un fléau. Naples a la mendicité. Oh le paradis terrestre avec la mendicité de Naples, ce serait l'Enfer ... ''. Suit une longue description de la mendicité que Dumas a rencontrée partout à Naples. '' La première chose qui saute à la gorge du voyageur qui touche le quai de la douane, c'est la mendicité ... d'abord en douanier ... ensuite le soldat qui vous présente ses armes si vous avez un beau ruban à votre boutonnière ou seulement un paletot propre ou des bottes vernies, vous tend la main ... voir Naples et mourir. Pauvre touriste, tu me fais peine ! ''. Il cite les endroits dans lesquels on peut aller, en les dénigrant systématiquement à cause de la mendicité qui y règne : '' C'est en effet la plus charmante promenade de Naples si rien ne la gâtait ... Votre voiture est tout à coup enveloppée par une inexplicable manoeuvre stratégique - non pas des bouquetières comme à Florence ... mais de sales bouquetiers qui s'accrochent à votre voiture - montent sur le marchepied ... ''. Et Dumas de conclure : '' Oui je m'en irai, oui, je partirai, oui, je m'enfuirai, j'aime mieux les glaces de la Sibérie, j'aime mieux les sables du Sahara, j'aime mieux le mistral, j'aime mieux le Shirocco ... j'aime mieux tout cela que Naples avec son golfe, son ciel, son atmosphère - et sa mendicité ''.
Chapitre XVIII de Causeries