Eugène de Mirecourt (1812-1880)
Littérateur. - Homme de Lettres.
Principal détracteur d'Alexandre DUMAS.
Missive autographe signée (1866) à Paul Féval.
A cours d'argent, demande une avance sur salaire.
"Paris 14 aout 1866.
A Monsieur Paul Féval, Président de la Société
des Gens de Lettres.
Monsieur et cher Président,
Retenu à Paris depuis un mois par un malheur
de famille qui a épuisé mes faibles ressources, et ne
pouvant toucher aux fonds de la souscription organisée
pour mes œuvres nouvelles, parce qu'ils sont absolument
nécessaires à mon imprimeur, je vous prie de vouloir bien
m'accorder à titre d'avance, une somme de deux cents
francs.
Agréez, Monsieur et cher Président, l'assurance
de mes sentiments les plus dévoués et les plus affectueux.
Eugène de Mirecourt."
Bon état. Un coin avec pliures. Ecriture claire et bien lisible.
Dimensions : 20 x 26 cm environ, le double déplié.
Charles Jean-Baptiste Jacquot, dit Eugène de Mirecourt, né le 19 novembre 1812 à Mirecourt et mort le 13 février 1880 à Paris ou à Ploërmel, est un journaliste et écrivain français.
Principal détracteur d’Alexandre Dumas, il contribua à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du XIXe siècle.
[...] Il avait publié quelques nouvelles lorsqu’il fit paraître avec Leupol un ouvrage en trois volumes, la Lorraine (Nancy, 1839-1840), qui donna à son nom une certaine notoriété. Ce fut alors qu’il entreprit de faire connaître les nombreuses collaborations dont s’était servi Alexandre Dumas dans la série de romans publiés sous ce nom, avec son pamphlet Fabrique de Romans : Maison Alexandre Dumas & Cie, fabrique de romans (1845), où il dénonce le fait que l’œuvre de Dumas était écrite par d’autres et contribue ainsi à faire connaître l’acception figurée du mot « nègre ». S’étant attaqué, dans cet ouvrage, plus souvent à la vie privée de Dumas qu’à sa vie littéraire, ce dernier porta plainte et Eugène de Mirecourt fut condamné à six mois de prison et à une amende.
Il publia ensuite plusieurs romans, et fit avec Fournier un drame, Mme de Tencin, qui fut joué au Français. Sa brochure contre Alexandre Dumas lui avait inspiré l’idée de passer en revue, dans des publications analogues, toutes les célébrités de l’époque : en 1854, il commença la Galerie des Contemporains, qui souleva contre lui toute la presse. Cette galerie, dans laquelle il couvre de ridicule plusieurs grandes réputations, eut un succès momentané, auquel ne nuisirent ni les disputes sans nombre, ni l’éclat des procès soulevés contre l’auteur par La Mennais, George Sand, Jules Janin, Pierre-Joseph Proudhon, Émile de Girardin, Louis Veuillot, Millaud, etc.
La Galerie des Contemporains terminée en 1857, Mirecourt fonda alors le journal les Contemporains, qui paraissait toutes les semaines et contenait dans chaque numéro un article biographique. Ce journal, dans lequel il donna pleine carrière à son humeur mordante, souleva d’aussi vives disputes et d’aussi nombreux procès dans lesquels les tribunaux se montrèrent toujours sévères à son égard. Après une série de condamnations, les Contemporains tombèrent dans l’oubli. "