Après Death of a musketeer et The musketeer’s seamstress, Sarah D’Almeida poursuit sa série de polars mettant en scène les quatre mousquetaires. Les deux premiers volumes donnaient la vedette respectivement à Athos et Aramis: celui-ci est clairement centré sur Porthos.
Au début du livre, on apprend que Porthos initie à l’art de l’escrime un jeune garçon d’une douzaine d’années, Guillaume Jaucourt. Sorti de nulle part, celui-ci a débarqué chez Porthos en le menaçant de révéler à tout le monde la véritable identité du mousquetaire. En échange de son silence, il voulait donc des leçons d’escrime… Cette terrible menace n’a guère ému Porthos, qui ne considère pas son anonymat comme un secret d’Etat, mais, touché par l’ardeur du garçon, il a accepté de lui donner des cours.
Or, voilà que Guillaume est en retard pour sa leçon du jour et que Porthos, parti à sa recherche, le retrouve dans la rue, assassiné, empoisonné. Détail surprenant: l’enfant a dans sa poche la généalogie complète de Porthos (pas aussi prestigieuse que le mousquetaire voudrait le faire croire, d’ailleurs…).
Dès lors, les mousquetaires s’attaquent à ce mystère. Ils trouvent l’endroit où vivait Guillaume: une auberge où il était domestique avec sa petite sœur.
Leur enquête les mène aussi chez un noble qui a fait travailler Guillaume un moment. Ils découvrent que la mère de l’enfant, qui fut servante dans la même auberge avant de mourir, était originaire du village de Porthos: il apparaît en fait que cette dernière, Amélie, n’était autre qu’une fille du village dont Porthos, jeune homme, était épris. Et Guillaume est tout simplement le fils naturel de Porthos!
Reste que tout cela n’explique pas l’assassinat de l’enfant. Les mousquetaires lancent leur enquête de façon totalement désordonnée, en essayant de deviner qui pouvait avoir intérêt à un tel meurtre, plutôt qu’en s’appuyant sur les faits.
Considérant que le motif le plus plausible est le désir de compromettre Porthos (en faisant croire qu’il aurait tué Guillaume pour l’empêcher de révéler son arbre généalogique moins prestigieux qu’il voudrait), ils envisagent différents coupables: Richelieu, comme toujours, M. Coquenard, le mari trompé de l’amie de Porthos, qui serait jaloux, un cousin de Porthos qui convoiterait son héritage, etc…
Autant de suppositions sans aucun fondement tangible, qui ne plaident guère en faveur des capacités de déduction des mousquetaires. L’explication finale n’a rien à voir avec tout cela et se révèle, comme dans les volumes précédents, plutôt décevante.
Tout comme les premiers volumes de la série, The musketeer’s apprentice est un roman policier médiocre. En revanche, l’auteur prend un plaisir manifeste, et communicatif, à explorer l’univers des mousquetaires. Là, nous apprenons beaucoup de choses sur Porthos, sa jeunesse, sa famille. Les scènes montrant le mousquetaire retournant dans son village quitté depuis de longues années, retrouvant le château familial croulant où vit son père qui l’a renié, et renouant avec ses amis d’enfance, sont très réussies.
Dans ce volume, Porthos se révèle un grand sentimental. Il ne se pardonne pas d’avoir abandonné Amélie sans savoir qu’elle attendait un enfant de lui et a le plus grand mal à se remettre de la mort de son fils Guillaume, auquel il s’était beaucoup attaché sans même connaître son identité.
La série conserve donc tout son charme, en dépit de la faiblesse des intrigues. Les volumes suivants s'intitulent A death in Gascony et Dying by the sword. L'auteur a également écrit une histoire de vampires tournant autour des mousquetaires, Sword and blood.