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Paul Mahalin   Le Fils de Porthos
Paul Mahalin Le Fils de Porthos
Paul Mahalin   Le Fils de Porthos L.Boulanger, editeur, 83, rue de Rennes, Paris 1883 (? Premier edition?), 644 p. Ce roman du grand spécialiste des suites de Dumas, Paul Mahalin, raconte les aventures de Joël de Locmaria, né à Belle-Isle des amours de Porthos et de Corentine Lebrenn (quand Porthos vint fortifier Belle-Isle pour le compte de Fouquet). Joël tombe amoureux d'Aurore de la Tremblaye, dont Aramis (= chevalier d'Herblay = duc d'Alaméda, ambassadeur d'Espagne) veut faire la maîtresse de Louis XIV. D'où un affrontement direct entre Joël et Aramis (qui ne sait pas qui est le père de Joël). Aurore devient la protégée de la future Mme de Maintenon, alors suivante de Mme de Montespan. Peu avant la fin, un duel oppose Aramis et Joël. Ce dernier va être tué quand Aramis comprend qu'il est en train de se battre avec le fils de Porthos. Ils se réconcilient, ce qui permet un happy end (voir extrait ci-dessous). L'action se déplace: campagne, Paris, Saint-Germain, siège de Fribourg, Marly... Le récit est très honorable, bien mené par un bon professionnel qui a écrit d'autres suites aux romans de Dumas, dont Le filleul d'Aramis et D'Artagnan. On y trouve des évocations de la Cour et de ses personnages, nourries de citations de Saint-Simon, avec des lettres apocryphes de Mme de Sévigné... Le livre a été publié en anglais, sous le nom d'Alexandre Dumas. Dans l'édition Collins, une préface de Mark White affirme dans ses dernières lignes: "il faut reconnaître que l'origine de ce livre n'est pas prouvée. Mais nous sommes trop heureux de retrouver nos héros préférés pour mettre en cause avec une sévérité excessive l'identité précise de l'auteur". Détail intéressant: la traduction anglaise prend certaines libertés avec l'original français, au point de faire mourir Aramis à l'issue du duel final où celui-ci et Joël se "reconnaissent". Si bien que certaines éditions anglaises de The son of Porthos portent en sous-titre "or the Death of Aramis". Lire le texte du prospectus publicitaire réalisé par l'éditeur L.Boulanger pour le lancement du livre. Le roman de Mahalin a été lui même l'objet d'une adaptation théâtrale effectuée par Emile Blavet.
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Alexandre DUMAS  La Dernière année de Marie Dorval
Alexandre DUMAS La Dernière année de Marie Dorval
Alexandre DUMAS  La Dernière année de Marie Dorval Alexandre DUMAS: La Dernière année de Marie Dorval. Librairie Nouvelle,  1855. Un volume de format 15 x 10 cm broché, couverture imprimée, 96 pages (petits défauts au dos et à la couverture, légères rousseurs, coins cornés) Edition originale. Marie Dorval (1798-1849), comédienne proche d Alexandre Dumas qui avait connu une grande gloire, subit des dernières années de vie rendues très difficiles par la perte de son fils et une situation financière catastrophique. Sur son lit de mort, elle fit promettre à Dumas de lui éviter la fosse commune. Dès le lendemain de son décès, il parvint à trouver les fonds nécessaires pour une sépulture temporaire. Hugo apporta sa contribution, une représentation théâtrale fut donnée mais l argent collecté fut dévoré par les huissiers. Dumas rédigea ce petit document relatant sous forme de lettre à Georges Sand la dernière année de Marie Dorval et lança un appel à la générosité de ses lecteurs, en accompagnant son récit de témoignages sur Marie Dorval par ses amis: Rachel, René Luguet, H. Heine, etc. ainsi que de divers documents dont la liste des objets engagés et celle des souscripteurs. Les fonds furent finalement réunis pour inhumer Marie Dorval aux côtés de son fils au cimetière du Montparnasse. "On sent tout au long de la lecture que l'écrivain a laissé de côté tous les artifices littéraires pour mettre son âme à nue" (Delphine Dubois). (Clouzot, p. 104. Munro, n° 283. Parran, p. 64). Très rare. Seulement 4 exemplaires dans les bibliothèques françaises.  
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A.Dumas  Élégie sur la mort du général Foy (convolut)
A.Dumas Élégie sur la mort du général Foy (convolut)
A.Dumas  Élégie sur la mort du général Foy Convolut: - A.Dumas  Élégie sur la mort du général Foy, Paris, Sétier, imprimeur-libraire, et Lemoine, libraire, 1825,16 pp. - Chateaubriand  Portrait de Napolon, Paris, chez Moutardier, libraire, 1831, 30 p/ -La Porte  Appartions Historiques, Paris, Rouanet, 1832, 48 p. - [Belmontet]  Biographie de Joseph-Napoleon Bonapart, Paris, chez Levavasseur, 1832, 88 p. - Mery, Barthelemy  Le Fils de l'homme, Bruxelles, chez marchands de nouveautes, 1829, 46 p. - Th.Villenave fils   Les Hiboux, Paris, Amboise Dupont et Cie, 1827, 16 p. - Duplan fils   Les Tombeaux des Ministres, Paris, 1828, 14 p. - Lamartine   Dithyrambe, Paris, Brieve, 1825, 16 p. - A.Bonjour   Les Les Lacedemoniennes, Paris, 1825, 62 p. - P.-J. Lesguillon   Epitre a m. N.-L. Lemercier, Paris, Ladvocat, 1824, 18 p. -  J. Lesguillon   Napoleon au Camp de Boulogne, Paris, 1847, 36p.  Élégie sur la mort du général Foy vers/verse, pub:1825 An elegy written upon the day of the funeral of General Foy. Self-published. From A Bibliography of Alexandre Dumas père by Frank Wild Reed:      Thirteen irregular stanzas, comprising 208 lines, divided into four parts, respectively entitled : —   L'Apparition 54 lines        L'Hymne  84 "        Le Convoi  53 "        Epilogue  17 "      First appeared as "Élégie sur la Mort du Général Foy," by Alex. Dumas; .Paris, Sétier, imprimeur-libraire, et Lemoine, libraire, 1825,16 pp., 8vo.      It was next issued, but only in part, in the "Journée du 30 Novembre 1825, ou Récit des derniers moments et des Funérailles du Général Foy"; Paris, Mongie aîne, Aimé André, Lugan et Ponthieu, 1825, III pages, 8vo. In this work Jouy, Amédée Vatry, T. Triant and A. Chambure piously collected, among other documents, the pieces of verse composed upon the death of General Foy. Following the extract from those by Dumas is this remark : "With sentiments so noble and so pure, we can predict that this new muse will always be like that of Béranger and Lavigne : 'Virgin gold and power.' "      In 1826 appeared the "Couronne Poétique du Général Foy," issued by J. D. Magalon, Paris, Chaumerot Jeune, No. 189 Palais Royal, of which the twenty-first piece is Dumas' "Élégie," occupying pp. 63 to 71, and here printed in full as in the original publication.      It was used to form the first piece in the MS. album written out by Dumas for Mme. Mélanie Waldor (1), of which it occupies pp. 5 to 22. It is there merely entitled "Foy," and lacks the dedication, bearing in its place the following epigraph :—          Il est venu mourir au sein de nos murailles,          Comme ces vieux Romains pauvres et triomphants,          Dont les concitoyens adoptaient les enfants,          Et dont l'État payait les funérailles.      Finally Glinel published the original text in full in his "Alexandre Dumas et Son Œuvre," pp. 135 to 141.      In his MS. collection M. Glinel records a number of variants between the different texts.      (1) Refer to page 34.
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Roger Nimier  D'Artagnan Amoureux
Roger Nimier D'Artagnan Amoureux
Roger Nimier  D'Artagnan Amoureux ou cinq ans avant Paris, Gallimard, 1962, 288 p. Premier edition Ce roman est la deuxième exploitation par Roger Nimier du personnage de d'Artagnan, après l'étonnante nouvelle Frédéric, d'Artagnan et la petite chinoise. D'Artagnan amoureux ou cinq ans avant se passe cinq ans avant Vingt ans après, à la fin du "règne" de Richelieu. D'Artagnan est chargé par ce dernier d'une mission de confiance: rapporter de Rome à Paris le traité secret de paix universelle, signé par tous les souverains d'Europe, qui éliminera la guerre pendant 300 ans. (Il échouera, comme on a pu le constater ces derniers siècles). L'intrigue, en fait, n'est qu'un vague prétexte qui permet à Nimier de faire évoluer d'Artagnan dans un monde haut en couleurs, plein de célébrités de l'époque: le cardinal de Retz, le jeune Pascal, Bussy-Rabutin, ainsi qu'un certain Pélisson de Pélissart, maréchal et inventeur d'une machine volante qui ne vole pas... Surtout, d'Artagnan rencontre plusieurs femmes, jeunes et belles, qui l'amènent à livrer des combats pour lesquels il est beaucoup moins bien préparé qu'à ses duels habituels. L'une d'entre elles fait des ravages dans le coeur du mousquetaire solitaire: la jeune Marie de Rabutin-Chantal, cousine de Bussy-Rabutin et future madame de Sévigné. Celle-ci ne répondant pas à ses feux, d'Artagnan cède au désespoir et entreprend de mourir à la bataille de Rocroy. Et il faudra l'intervention des trois autres mousquetaires, que l'on n'avait pas vus jusqu'aux dernières pages du livre, pour sauver d'Artagnan de lui-même. Plein d'humour, le livre est avant tout un exercice de style - parfois un peu trop, Nimier cédant souvent au goût de la formule - brillante et paradoxale - pour la formule. Il n'en s'agit pas moins d'un très bel hommage qui met en avant un côté sentimental que l'on ne soupçonnait guère chez le plus vaillant des mousquetaires!
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(Dumas) General Dermoncourt    La Vendee et Madame
(Dumas) General Dermoncourt La Vendee et Madame
DERMONCOURT GENERAL LA VENDEE ET MADAME GUYOT CANEL BAILLIERE 1833 GENERAL DERMONCOURT   La Vendée et Madame Paris,  Adolphe Guyot, Urbain Canel, Londres, Baillière, 1833. in-8 de 362 pages. Cartonnage de l'époque en mauvais état, plats très frottés, coins très émoussés avec manque au coin inférieur du plat supérieur, dos fragilisé.  Édition originale de ce récit du général Dermoncourt, chargé par le gouvernement de Louis-Philippe de venir à bout de l'insurrection légitimiste dans l'Ouest orchestrée par Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry.  Quérard dans ses Supercheries attribue la rédaction de cet ouvrage à Alexandre Dumas, d'après les notes du général Dermoncourt. Intérieur correct, présence du frontispice représentant le château de la Pénissière. Lemière, 151-152 - Quérard, Supercheries littéraires, I, 902-903. Cet ouvrage signé par le Général Dermoncourt a en fait été écrit par Alexandre Dumas. L’histoire se déroule en Vendée et témoignage de l’épopée de la Duchesse de Berry. Principal protagoniste de cette aventure, l’officier avait tenu à relater fidèlement la tentative de « Madame » de rallumer le soulèvement vendéen. Il en avait confié la rédaction à Dumas, connaisseur de la Vendée. L’auteur y avait été en effet dépêché en 1830 par le général La Fayette pour mesurer la possibilité d’y établir une Garde Nationale. Au Printemps 1832, sous le règne de Louis-Philippe, une jeune femme débarque près de Marseille. C’est la veuve du Duc de Berry, fils de Charles X : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile. Elle espère soulever les Légitimistes de Provence, puis ceux de Vendée, au profit de son fils, Henri V. Dès son débarquement, l’affaire ne cesse de se compliquer. Le soulèvement marseillais fait long feu. Il devait distraire les armées louis-philippardes pour soulager le futur front de l’Ouest. En dépit de la tournure défavorable des événements, l’amazone poursuit son périple homérique vers la Vendée qu’elle sait fidèle. Là, la situation est à nouveau inconfortable. Les Vendéens sont peu armés. Les régiments nationaux quadrillent le territoire. Qu’à cela ne tienne, Madame fait passer ses mots d’ordre et le dernier carré de ses fidèles se lance à l’assaut des garnisons bleues. L’Amazone monte au feu avec ses hommes. Elle erre ensuite de métairie en logis et de cabanes en châteaux, avec à ses trousses les agents de l’Etat. Tantôt vêtue en jeune homme, tantôt en paysanne, elle fait preuve d’un courage et d’un culot stupéfiants. Elle sème ses poursuivants durant des mois puis se réfugie à Nantes. Là, trahie par « l’infâme Deutz », elle tombe entre les mains de Dermoncourt.
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Sandras Nouveaux intérêts des Princes de l'Europe
Nouveaux intérêts des Princes de l'Europe par Gatien de Courtilz de Sandras Revus, corrigés, & augmentés par l'auteur, selon l'état ou leurs affaires sont aujourd'hui. Complet 2 parties en 1 volume in-12 (9 x 15 cm), plein cuir de l'époque, coiffes manquantes, 1 mors fendu sur 1 cm, mais reliure et charnières solides, coins rognés, épidermures superficielles sur les plats, dos à nerfs orné de fleurons et du titre dorés (manque de cuir sur un caisson), texte bon état, quelques salissures, infime galerie de vers dans la marge de la première partie, sans perte de texte. Une partie de l'ouvrage à son texte sousligné anciennement à la plume, bandeaux, lettrines, culs-de-lampe, tranches mouchetées. Collationné complet (10) ff, 210 pp, (1) ff, 270 pp, (1) ff à Cologne, chez Pierre Marteau, 1689. A part les défauts signalés, exemplaire correct.  Gatien de Courtilz de Sandras (1644, Montargis – 8 mai 1712, Paris). Engagé dans la compagnie des Mousquetaires, il quitte l'armée au bout de 18 ans pour devenir polygraphe et vivre de sa plume. Auteur fécond et imprudent, il est emprisonné plusieurs fois à la Bastille. Capitaine au régiment de Champagne, il quitte le service en 1688, se rend en Hollande pour y faire imprimer des ouvrages, qui pour la plupart ne sont que des romans historiques ou des pamphlets. Il rentre en France en 1702, est enfermé à la Bastille pour des publications scandaleuses et y reste 9 ans. De la vie de d'Artagnan qu’il a pu connaître assez bien, car il fut enfermé à la Bastille alors que Besmaux, ex-compagnon de d’Artagnan, en était Gouverneur, Courtliz a tiré un récit où le vrai se mêle au faux : il s'agit des Mémoires de M. d'Artagnan, publiées en 1700 (soit 27 ans après la mort du héros gascon), dont s'est à son tour inspiré Alexandre Dumas pour Les Trois Mousquetaires et pour Vingt Ans après. À plusieurs reprises d'ailleurs, Courtilz a écrit à la première personne les mémoires des autres, celles du marquis de Montbrun ou de M. de Rochefort. On a beaucoup dénigré son style, qui paraît pourtant vif et picaresque.
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(Dumas) General Dermoncourt    La Vendee et Madame
(Dumas) General Dermoncourt La Vendee et Madame
DERMONCOURT GENERAL LA VENDEE ET MADAME GUYOT CANEL BAILLIERE 1833 GENERAL DERMONCOURT   La Vendée et Madame Paris,  Adolphe Guyot, Urbain Canel, Londres, Baillière, 1833. in-8 de 362 pages. Cartonnage de l'époque en mauvais état, plats très frottés, coins très émoussés avec manque au coin inférieur du plat supérieur, dos fragilisé.  Édition originale de ce récit du général Dermoncourt, chargé par le gouvernement de Louis-Philippe de venir à bout de l'insurrection légitimiste dans l'Ouest orchestrée par Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry.  Quérard dans ses Supercheries attribue la rédaction de cet ouvrage à Alexandre Dumas, d'après les notes du général Dermoncourt. Intérieur correct, présence du frontispice représentant le château de la Pénissière. Lemière, 151-152 - Quérard, Supercheries littéraires, I, 902-903. Cet ouvrage signé par le Général Dermoncourt a en fait été écrit par Alexandre Dumas. L’histoire se déroule en Vendée et témoignage de l’épopée de la Duchesse de Berry. Principal protagoniste de cette aventure, l’officier avait tenu à relater fidèlement la tentative de « Madame » de rallumer le soulèvement vendéen. Il en avait confié la rédaction à Dumas, connaisseur de la Vendée. L’auteur y avait été en effet dépêché en 1830 par le général La Fayette pour mesurer la possibilité d’y établir une Garde Nationale. Au Printemps 1832, sous le règne de Louis-Philippe, une jeune femme débarque près de Marseille. C’est la veuve du Duc de Berry, fils de Charles X : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile. Elle espère soulever les Légitimistes de Provence, puis ceux de Vendée, au profit de son fils, Henri V. Dès son débarquement, l’affaire ne cesse de se compliquer. Le soulèvement marseillais fait long feu. Il devait distraire les armées louis-philippardes pour soulager le futur front de l’Ouest. En dépit de la tournure défavorable des événements, l’amazone poursuit son périple homérique vers la Vendée qu’elle sait fidèle. Là, la situation est à nouveau inconfortable. Les Vendéens sont peu armés. Les régiments nationaux quadrillent le territoire. Qu’à cela ne tienne, Madame fait passer ses mots d’ordre et le dernier carré de ses fidèles se lance à l’assaut des garnisons bleues. L’Amazone monte au feu avec ses hommes. Elle erre ensuite de métairie en logis et de cabanes en châteaux, avec à ses trousses les agents de l’Etat. Tantôt vêtue en jeune homme, tantôt en paysanne, elle fait preuve d’un courage et d’un culot stupéfiants. Elle sème ses poursuivants durant des mois puis se réfugie à Nantes. Là, trahie par « l’infâme Deutz », elle tombe entre les mains de Dermoncourt.
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ascanio
ascanio
Dumas  Filles Lorettes et Courtisanes Première édition de l'ouvrage d'Alexandre Dumas datant de 1843 Paris, Dolin, libraire-comissionnaire, quai des Augustins, 47, 1843, 338 p. Deux nouvelles suivies de la nouvelle de Marc Fournier : Madame de Sainte Colombe. Genre  Essai historique Epoque du récit  de l'Antiquité à l'époque contemporaine de Dumas Résumé  Dumas explore dans cet ouvrage le monde de la prostitution, en s'attachant tout particulièrement à ses principales actrices et ce à travers trois catégories distinctes. Dans la première catégorie, il évoque les «filles» parmi lesquelles il différencie les filles à carte et les filles à numéro. Les filles à cartes sont celles qui vont chercher le client dans la rue. Elles ont un bon ami, leur souteneur, que Dumas nomme également un «homme entretenu». Leur vie se partage entre le trottoir, leurs clients, la visite aux services d'hygiène et les coups du souteneur. La fille à numéro appartient à l'aristocratie des filles : elle ne cherche pas le client mais l'attend dans la maison close où elle est employée. Sa vie est tout aussi monotone que celle de la fille à carte bien que le dimanche soit le seul jour où elle peut prendre un amant, souvent en se faisant passer pour une duchesse. Dans la seconde catégorie apparaît un type de prostituée spécifique à la ville de Paris : la «lorette», sorte de femme entretenue par plusieurs hommes, que Dumas appelle des Arthur. Plus élégantes que les filles, plus libres aussi dans le choix de leurs clients, elles sont l'âme du quartier de Notre-Dame-de-Lorette. Enfin, dans sa dernière distinction, Dumas remonte à l'Antiquité, et notamment en Grèce, pour évoquer la figure particulière de la «courtisane». Prostituées sacrées attachées au culte de Vénus ou maîtresse d'hommes célèbres, musiciennes ou philosophes, elles incarnent la noblesse et la puissance, le plaisir lié à l'esprit, et annoncent les Marion de Lorme ou Ninon de Lenclos du XVIIème siècle, évoquées par Dumas à la fin de son ouvrage. Analyse  S'inspirant de l'ouvrage de Parent-Duchâtelet intitulé La Prostituée à Paris au XIXème siècle, Dumas propose à son lecteur un texte plein d'humour et d'amour, où se mêlent réalisme et fantaisie. Au fil de la lecture et de la découverte des différents types de prostituées, le lecteur progresse dans la rêverie littéraire. Si le passage sur les filles tend à démystifier la prostituée en exposant sa vie monotone et son destin pathétique, celui sur les lorettes et sur les courtisanes exhibe des figures mythiques sortant soit d'un imaginaire urbain pour les lorettes, soit d'un imaginaire de l'Antiquité et du Grand Siècle pour les courtisanes. Dumas se montre très ironique envers les figures masculines. Il se plaît à caricaturer les types de souteneurs, à se moquer des étudiants qui s'imaginent avoir les faveurs d'une duchesse alors qu'il s'agit d'une fille à numéro, à montrer l'aspect commun des philosophes et autres grands personnages de l'Antiquité qui ne semblent être éclairés que par la beauté et le pouvoir de leurs maîtresses ; ironie peut-être envers lui-même qui avoue la puissance fascinatrice de ces femmes sur l'imaginaire d'un écrivain. Objets de fascination où se cristallisent tous les fantasmes d'un homme et écrivain qui élève à la plus haute place la courtisane philosophe, ces femmes apparaissent comme des poèmes : «C'est elle[s] qui [sont] le livre» nous dit Dumas dans le chapitre consacré aux filles. Loin d'un document statistique et sociologique comme l'est l'ouvrage de Parent-Duchâtelet, Dumas donne à son texte une dimension presque mythologique : chaque type de prostituée a une histoire, un parcours et Dumas se plaît à livrer des anecdotes, faisant même intervenir les dieux dans le chapitre sur les courtisanes grecques. La prostituée est ainsi marquée du sceau de la création. Dumas, pour reprendre son expression à l'égard de la religion dans la Grèce antique, «poétise la chair» aussi bien en l'incarnant dans une réalité quotidienne et monotone qu'en l'idéalisant et en la faisant fée, lutin, déesse.  
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